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L'observation

Les cahiers d’apprentissage et l’observation de 2 à 5 ans

L’observation fait partie des nombreuses tâches qu’une éducatrice doit assumer. Elle peut parfois, pour certaines personnes, être prise plus ou moins au sérieux, mais croyez-moi, elle a toute son importance. Elle permet une bonne planification et une gestion efficace de nos interventions. Comment peut-on décrire l’observation? Selon moi, c’est la capacité de s’arrêter, de regarder les enfants, leurs habiletés, de les analyser et de pouvoir intervenir selon ce qu’on a observé. Pour débuter, je vous propose de décortiquer cette tâche si importante et de vous « vendre l’idée » que ce n’est pas aussi compliqué qu’on le pense. Pourquoi, quand, comment? Toutes ces questions seront explorées dans les prochaines lignes…

Pourquoi observer?

L’observation est la base de tout. Posez-vous cette question. Comment vais-je planifier une activité si j’ignore ce que les enfants sont en mesure de faire? Comment planifier une activité qui répondra adéquatement à leur niveau de développement? La clé importante : l’observation. Elle permet de programmer, planifier des activités qui sauront stimuler efficacement les enfants en tenant compte de leur niveau de développement. On ne veut en aucun temps placer les enfants en situation d’échec en ayant des exigences trop élevées. Une bonne observation juste et détaillée nous guidera dans nos interventions et celles-ci sauront répondre adéquatement aux capacités des enfants, toujours dans le but de les amener un peu plus loin…

J’ajouterais qu’une partie du travail fait avec les enfants est de pouvoir déceler, si besoin il y a, un retard de développement possible. L’observation des enfants permet de faire ressortir les forces des enfants, mais aussi leurs difficultés. Lorsque viendra le temps d’aborder le parent, les faits documentés auront plus d’impact grâce à l’observation faite.

Quand observer?

C’est simple! À tout moment de la journée, lors des transitions, lors des activités… chaque moment est idéal pour observer. Pour compléter les cahiers d’apprentissage, vous pouvez cibler une semaine et vous donner comme mandat de les remplir pour tous les enfants en début d’année afin de cibler les capacités des enfants. Une 2e évaluation vers la fin de l’année permet de voir l’évolution des enfants.

Comment observer?

On doit avant tout savoir ce qu’il y a à observer. À l’aide d’activités ou lors des moments quotidiens, on observe chaque habileté mentionnée. Chaque habileté doit être observée avant d’être inscrite dans le cahier. On garde les cahiers des enfants près de nous et, crayon à la main, on note au fur et à mesure nos observations. On compile les résultats à la fin.

Qu’est-ce qu’on fait après avoir observé?

  • Remettre une copie du cahier complété aux parents. Discuter avec eux au sujet de vos observations. Si une difficulté est présente, c’est le moment d’en parler. Voir ensemble ce que vous pouvez faire.
  • Faire de la stimulation...

Tout d’abord, je vous conseille de faire imprimer le cahier des apprentissages pour les enfants de 2-5 ans qui se trouve dans le club, dans la section cahiers d’apprentissage. Remplir un cahier pour chaque enfant. Une fois complété, vous pouvez en remettre une copie aux parents et en discuter. Ensuite, utiliser les résultats obtenus pour expérimenter ce guide de stimulation et ce, toujours dans le but d’amener les enfants toujours un peu plus loin. Je vous offre un cahier de stimulation pour chaque cahier des apprentissages. Ainsi, suite aux résultats obtenus, vous pourrez venir y chercher des suggestions d’interventions et des activités de stimulation pour chaque aspect inscrit dans les cahiers.

Un guide de stimulation vous est offert pour les 2-5 ans. Ajoutez-y votre couleur! Insérez-y ce que vous faites déjà, les activités déjà expérimentées. Les cahiers deviendront des outils de référence personnalisés.

Imprimez le cahier des apprentissages pour les enfants de 2 à 5ans disponible dans le Club educatout dans la section Documents par catégorie.

Cahier des apprentissages 2-5 ans

Guide de stimulation

J’apprends à découvrir qui je suis à travers les différents moments de la journée 

Lors de l’arrivée

Je me détache de papa et maman

  • Discuter avec les parents et veiller le plus possible à respecter toujours la même routine : départ et arrivée sensiblement à la même heure. Les enfants se sentent sécurisés dans une routine.
  • À l’arrivée, préparer des activités qui captiveront l’intérêt des enfants.
  • Amener les enfants voir leurs parents partir, leur faire des byebyes dans la fenêtre.
  • Demander aux parents de rester quelques instants, de prendre le temps de saluer leur enfant, mais de ne pas s’éterniser dans le local. 

Lors de la sieste 

Je me détends

  • Présenter à l’aide d’images la routine du dodo. L’afficher dans le local et la regarder avec les enfants avant chaque étape menant au dodo. Retourner chaque image une fois l’action réalisée (brosser les dents, lire une histoire, placer les matelas, etc.)
  • Utiliser un renforcement positif. Remettre un jeton ou un autocollant aux enfants qu’ils pourront conserver à la fin du dodo. Après en avoir accumulé 10, par exemple, les enfants ont droit à un privilège (choisir l’histoire, remettre les matelas aux amis, boite à surprises, etc.)
  • Préparer de petites boites de dodo. Placer dans chaque petite boite un jeu calme avec lequel les enfants peuvent jouer seuls. Une fois le dodo terminé, les enfants restent sur leur matelas. Remettre une petite boite à chacun. Ceci est aussi très utile pour les enfants qui se réveillent plus tôt que les autres.
  • Avant le dodo, favoriser une activité qui fera place à la détente (massage, lire un livre sur le matelas, etc.)
  • Placer au sol des photos des enfants pour indiquer leur emplacement pour le repos. Cela sécurisera les enfants de toujours dormir au même endroit. Aussi, vous pouvez décider vous-même de placer un enfant à côté d’un autre. Vous évitez ainsi la gestion de comportements difficiles et les enfants serviront de modèles entre eux.

Lors des repas

Je mange avec appétit

  • Favoriser l’apprentissage des signaux de faim et de satiété chez les enfants. Ne pas forcer un enfant à terminer son assiette par exemple. Avant le repas, faire de petits jeux avec les enfants (Est-ce que tu sens que ton ventre a faim? Est-ce que tu sens que ton estomac est plein?)
  • Travailler surtout les comportements à table. Rester assis calmement pourrait être un objectif de groupe. Féliciter les enfants une fois le repas terminé pour leur comportement à table et non sur la quantité de nourriture mangée.
  • Donner de petites responsabilités qui permettront aux enfants de s’impliquer dans la préparation du repas (distribuer les assiettes, donner le lait, etc.)
  • Donner de petits défis collectifs comme, par exemple, manger une bouchée de légumes. Renforcer positivement les enfants suite à cela.
  • Favoriser une ambiance calme : musique douce, discussion sur un sujet quelconque. 

Lors des activités de groupe

Je participe aux activités

  • Imager dans le local la routine de la journée des enfants. Les enfants connaitront les activités à venir.
  • Favoriser l’alternance entre les activités de groupe, les jeux calmes, les jeux libres, etc.
  • Utiliser un tableau de renforcement simple pour chaque enfant pour évaluer leur participation à l’aide d’images : un bonhomme sourire, un bonhomme neutre et un bonhomme triste. À la fin d’une activité, inviter les enfants à qualifier avec vous leur participation.
  • Savoir reconnaitre le tempérament et les forces de chaque enfant. Utiliser leurs forces pour favoriser leur participation et leur leadeurship pour encourager les autres enfants.
  • Accorder à un enfant le privilège de choisir l’activité de groupe.
  • Surtout, avoir du plaisir avec eux!

Face aux consignes et règles de vie

Je respecte les règles de vie et les consignes

  • Imager les consignes, les règles de vie. Prendre le temps à chaque matin de regarder les consignes à respecter dans le local avec les enfants.
  • Établir avec les enfants des conséquences négatives et des conséquences positives telles qu’un temps d’arrêt de X minutes, se retirer du jeu, s’excuser, offrir des félicitations, taper dans la main, autocollant sur la main, etc.
  • Utiliser la technique 1-2-3 pour la gestion des comportements. Voir le système de lumières présenté dans le club educatout pour plus de détails.
  • Faire des mises en situation avec les enfants pour leur permettre de se pratiquer à exprimer leur mécontentement de façon acceptable.
  • Établir un coin calme, un coin de retrait vers lequel les enfants en colère pourront se diriger pour se calmer et s’exprimer de façon convenable.

Lors des moments de transition :

Je collabore de façon positive au déroulement de la journée

  • Pour les moments d’attente, prévoir un bac avec de petits jeux spéciaux utilisés uniquement lors des temps d’attente.
  • Choisir un enfant qui supervisera les autres.
  • Pour les enfants qui ne peuvent se passer de l’attention de l’adulte, être claire : tu t’assois ici, tu m’attends, je vais revenir dans 1 minute, etc.
  • Utiliser la technique 1-2-3 lorsque les comportements dégénèrent un peu trop. Après 2 avertissements, un temps d’arrêt est imposé aux enfants.

Lors du départ

Je suis heureux de voir maman et papa

  • Présenter la routine du départ à l’aide d’images.
  • Pour favoriser le départ, proposer à l’enfant d’aller ranger son jeu avec lui.
  • Prévoir un endroit où l’enfant pourra ranger son jeu et le reprendre le lendemain s’il le désire.
  • Conduire l’enfant au vestiaire, l’inciter à s’habiller. Lui dire que vous allez le revoir le lendemain.
  • Favoriser la période de jeux extérieurs en fin de journée. L’enfant quittera peut-être plus facilement puisqu’il sera déjà habillé.
  • Si un enfant a des difficultés lors du départ, suggérer aux parents de vous appeler quelques minutes avant leur arrivée. Vous pourrez ainsi préparer l’enfant à l’arrivée de ses parents.

Lors du rangement de matériel

Je range au bon endroit

  • Préparer les enfants pour la fin d’un jeu. Les avertir qu’il reste 10 minutes, 5 minutes et enfin 1 minute avant de ranger le matériel et de changer d’activité.
  • Utiliser une minuterie. Chronométrer le temps restant. Une fois le signal sonore entendu, les enfants rangent leur matériel.
  • Ranger avec eux. Les enfants de cet âge ont besoin qu’on fasse les choses avec eux. Ils apprennent par modèle et n’ont pas encore les capacités de faire tout seul.
  • Utiliser des étiquettes de rangement que vous apposerez sur les bacs de rangement. Les enfants rangent les jouets par thèmes ou par catégories.
  • Faire un bon renforcement positif à la fin du rangement : Bravo les amis, vous êtes des champions du rangement! Couronner le champion du rangement à chaque jour, si désiré.
  • Donner la responsabilité à un enfant d’être le détective du rangement. À la fin de la période de rangement, l’enfant regarde partout pour voir s’il reste des articles à ranger.

J’apprends à découvrir qui je suis à travers ma psychomotricité

Lors des activités qui impliquent des déplacements (motricité globale)

Je bouge

  • Créer des parcours psychomoteurs. Les adapter selon les capacités de chaque enfant. De plus, les parcours moteurs permettent l’exécution de plusieurs mouvements différents (ramper, sauter, marcher, courir, lancer un ballon, etc.)
  • Jouer à Jean dit… Encore une fois, beaucoup de mouvements différents peuvent être travaillés lors d’une même activité.
  • Imiter la démarche de différents animaux avec les enfants. Le club educatout fournit un document qui décrit différentes démarches d’animaux à essayer.
  • Faire la brouette avec les enfants. Les enfants se placent sur le ventre au sol et se relèvent avec leurs bras. Surélever les jambes des enfants et leur demander d’avancer de cette manière.
  • Coucher un enfant sur le ventre sur une planche à roulettes. Lui demander de tenir un cerceau que vous tenez à l’autre extrémité. Le promener un peu partout dans le local.

Lors des activités qui impliquent des mouvements fins et précis (motricité fine)

Je manipule de petits objets

  • Fabriquer un jeu d’enfilage avec des anneaux de douche. Utiliser une corde rigide et attacher un anneau à une extrémité de celle-ci. Donner aux enfants un anneau à enfiler.
  • Placer des épingles à linge à l’intérieur d’une boite de carton. Les enfants placent les épingles à linge tout autour de la boite.
  • Préparer pour les enfants un lot de bandes de papier d’environ 2 cm. Demander aux enfants de découper ces bandes de papier en petits morceaux et de les coller sur un dessin pour le décorer. Y ajouter de petites boules de papier de soie fabriquées par les enfants.
  • Insérer des jetons de bingo dans une tirelire.
  • Demander aux enfants de coller de petits autocollants sur un dessin. Leur laisser le temps de les décoller eux-mêmes et de les coller ensuite sur leur dessin.
  • Jeu des doigts. Coller un autocollant différent sur chaque doigt. Ensuite, demander aux enfants de bouger seulement le doigt avec l’autocollant de fleur, de soleil, etc.
  • Remplir un bac de pois. Placer des boutons de différentes grosseurs à l’intérieur. Demander aux enfants de fermer les yeux et trouver les boutons dans le bac en manipulant le tout.
  • Placer des grains de riz sur une table. Demander aux enfants de les prendre et de les insérer dans une paille.

La préhension du crayon

  • Offrir, pour débuter, de gros crayons et de très grandes feuilles.
  • Gribouiller et dessiner avec les doigts sur différents médiums (sucre, crème fouettée dans un bac, crème à raser dans le miroir, etc.)
  • Placer un élastique sur le crayon à l’endroit où l’enfant doit placer ses doigts.
  • Dessiner des bonshommes sourire sur le pouce et l’index des enfants pour leur rappeler qu’ils doivent utiliser ces 2 doigts.
  • Varier les positions pour dessiner. Coller un carton au mur, placer les enfants couchés par terre et leur demander de se relever sur leurs avant-bras, assoir les enfants à la table, etc.

Lorsque j’identifie les parties de mon corps (schéma corporel)

Je prends conscience de mon corps

  • Jouer avec une baguette magique. La baguette magique touche une partie du corps. L’enfant la nomme et doit ensuite bouger celle-ci.
  • Lors de l’habillage, nommer chaque partie du corps impliquée.
  • Utiliser les autocollants. Donner des consignes aux enfants. Par exemple, leur demander de coller un autocollant sur leur nez. Les enfants exécutent la consigne. Vous pouvez fournir un miroir.
  • Offrir des poupées avec des crayons effaçables. Demander aux enfants de colorier d’une certaine couleur une partie du corps spécifique.
  • Dessiner un bonhomme auquel il manque des parties. Demander à l’enfant de dessiner les parties manquantes.

Lorsque je m’oriente dans l’espace et le temps

Je saisis les concepts d’espace et de temps

  • Superposer trois boites de carton. Donner des consignes aux enfants. Par exemple, leur demander de placer un objet dans la boite en haut, en bas, au milieu…
  • Utiliser des routines visuelles pour aider les enfants à se situer dans le temps.
  • Afficher dans le local un calendrier mensuel. Y coller des images qui représentent chaque journée (fin de semaine, garderie, éducatrice de la journée, fête d’un ami, etc.) Utiliser un signet qui se déplace d’une journée à l’autre pour permettre aux enfants de se situer dans le temps.
  • Placer des cerceaux sur le sol. Pratiquer les enfants à sauter DEDANS, sauter DEHORS. Donner des consignes verbales aux enfants et les exécuter avec eux.
  • En fin de journée, jaser avec eux à propos de ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils feront demain, etc.
  • Faire des jeux des 4 saisons. Le club educatout offre une variété d’activités qui touchent les saisons.
  • Indiquer la météo sur le calendrier à l’aide d’un soleil, d’un nuage, de gouttes de pluie, etc.
  • Faire des jeux pour différencier le jour et la nuit. Identifier les activités qu’on fait le jour, la nuit.

J’apprends à découvrir qui je suis à travers ma façon de communiquer

Lorsqu’une personne entre en communication avec moi

Je comprends les consignes

  • Conserver les règles de base : se placer à la hauteur de l’enfant, parler lentement, insister sur les mots importants, utiliser des mots simples et clairs.
  • Lorsque l’on donne une consigne à un enfant qui est un peu plus difficile à comprendre, l’exécuter avec lui. En même temps, lui expliquer clairement la consigne.
  • Pour débuter, utiliser des consignes simples comprenant un seul élément. Augmenter progressivement la complexité des consignes.
  • Utiliser des pictogrammes simples qui pourront supporter les demandes que vous faites aux enfants.
  • Répéter et insister sur les mots-clés d’une consigne.

Lorsque je communique

Je parle avec des mots

  • Lorsque l’enfant pointe pour s’exprimer, nommer avec lui l’objet pointé. Vous pouvez aussi lui laisser le choix entre 2 (le laisser choisir entre deux objets) ou utiliser l’ébauche orale (commencer à prononcer la première syllabe du mot).
  • Insister sur les mots-clés.
  • Si certains sons sont plus difficiles à prononcer pour l’enfant, redire la phrase ou le mot de l’enfant en insistant sur les sons difficiles.
  • Utiliser la règle du +1 pour les phrases : si l’enfant fait des phrases de 2 mots, produire des phrases de 3 mots.
  • Poser des questions ouvertes qui amèneront les enfants à discuter davantage.

Lorsque je m’exprime devant un groupe

Je m’affirme

  • Commencer devant un petit groupe (2 ou 3 amis).
  • Instaurer le tour de parole dans la causerie. Demander à chaque enfant de s’exprimer devant les autres.
  • Faire vivre des réussites aux enfants. Féliciter et encourager les enfants à poursuivre. Aider un enfant pour qui c’est plus difficile.
  • Demander aux enfants d’apporter un jouet ou un objet de la maison qu’ils présenteront aux autres amis du groupe.
  • Faire des jeux de tour de parole. Un enfant pourrait aussi devenir l’éducatrice. Par exemple, dans un jeu de bingo, un enfant peut être le meneur de jeu. Il pige les cartes, les présente aux autres enfants, etc.

Lorsque j’ai un besoin à exprimer

J’exprime mes besoins adéquatement

  • Utiliser des pictogrammes simples pour aider les enfants à exprimer leurs besoins (vouloir quelque chose, donner, etc.)
  • Accompagner les enfants. Quand un enfant enlève un jouet à un autre enfant, vous approcher de lui et faire une demande pour l’enfant. Lui montrer l’exemple.
  • Expliquer clairement aux enfants quels comportements sont inacceptables (enlever les jouets, frapper, crier, etc.) Exprimer clairement les comportements à adopter avec les autres enfants dans le groupe.
  • Utiliser le renforcement positif. Donner un défi de la journée ou de la semaine aux enfants (partager les jouets, aider un ami, donner un jouet quand on le demande, etc.) 

J’apprends à découvrir qui je suis à travers mon développement intellectuel

Je développe ma pensée logique (J’apprends)

Mémoire :

  • Pendant la causerie, demander aux enfants ce qu’ils ont fait durant la fin de semaine, ce qu’ils ont fait hier, etc.
  • Présenter deux objets aux enfants et en cacher un. Demander aux enfants quel objet est disparu.
  • Présenter plusieurs objets aux enfants. Les cacher et leur demander de nommer ce que vous avez caché.
  • Créer un trajet dans le local. Les enfants regardent ce que vous faites et complètent le même trajet à tour de rôle.
  • Utiliser différents objets. Faire des séries. Demander à un enfant de regarder votre série et de la reproduire.

Concentration :

  • Faire écouter divers sons aux enfants. Nommer l’objet qui produit chaque son.
  • Utiliser plusieurs instruments de musique. Bander les yeux des enfants. Faire un son avec un instrument. Les enfants nomment l’instrument choisi.
  • Bouger au son de la musique. Rythme lent, les enfants marchent. Rythme plus rapide, les enfants courent.
  • Éviter les bruits environnants qui pourraient limiter l’attention des enfants.
  • Utiliser une minuterie. Calculer un nombre de minutes X. Les enfants doivent demeurer à une même activité jusqu’à ce que le temps soit écoulé.

Créativité :

  • Oublier tous les modèles de bricolage. Donner du matériel aux enfants et les laisser expérimenter au gré de leur imagination.
  • Observer les intérêts des enfants. Les utiliser comme point de départ. Par exemple, si un enfant aime les autos, lui amener divers trucs et boites de carton avec lesquels il pourra faire des garages, du ruban collant pour construire des chemins, etc.
  • Féliciter les enfants afin qu’ils soient fiers de leurs créations. Créer un tableau d’œuvres d’art. Afficher, à la vue de tous, les bricolages et les réalisations des enfants. Si vous ne pouvez les accrocher, photographier leurs réalisations et afficher les photos.
  • Utiliser des objets en dehors de leur fonction habituelle. Offrir une fourchette qui servira de pont pour le garage construit à côté d’une rivière, etc.

Association :

  • Créer un jeu de catégorisation très simple. Trouver dans votre local divers objets de catégories différentes (animaux, outils, nourriture, etc.) Ensuite, un enfant pige un objet et le place avec les objets de la même catégorie.
  • Lors du rangement, placer des étiquettes sur les bacs. Les enfants classent les objets par catégories.  
  • Découper dans des catalogues des objets divers. Coller sur des cartons collectifs les objets d’une même catégorie (vêtements pour hommes, femmes, enfants, jouets, accessoires extérieurs, etc.)
  • Choisir une image. Colorier diverses parties de celle-ci. La présenter aux enfants et leur remettre une image vierge. Les enfants colorient l’image à leur tour afin qu’elle soit identique à la vôtre.
  • Utiliser diverses pâtes alimentaires et les mélanger dans un bac. Les enfants placent les pâtes identiques ensemble.
  • À l’extérieur, ramasser plusieurs cailloux. Classer les petits, les gros et les moyens cailloux ensemble.
  • Essayer différentes postures. Les enfants vous imitent.

J’apprends à découvrir qui je suis à travers mes relations sociales

Je découvre mon environnement

Je découvre l’environnement

  • Il faut toujours laisser le temps à un enfant de s’habituer à son environnement. Faire le tour avec lui, lui montrer le matériel. Éviter les changements pendant une période d’adaptation.
  • Préparer pour chaque enfant un coin qui lui appartient en y plaçant des photos, des objets personnels.
  • Accompagner les enfants plus sceptiques. Laisser aller les grands explorateurs. Jumeler les enfants ayant des tempéraments différents ensemble pour qu’ils puissent s’entraider.

Ma relation avec mes copains

J’établis des contacts

  • Alterner entre les jeux de groupe pour ceux qui adorent ce type d’activités et les jeux libres pour ceux qui préfèrent jouer seuls. Ainsi, on offre un certain équilibre.
  • Diverses habiletés sociales peuvent être travaillées : entrer en contact avec les autres, les saluer, partager, le tour de parole, etc.
  • Privilégier les activités en atelier. Les enfants sont divisés en groupes restreints pour faire une même activité.
  • Faire des jeux de rôle avec des marionnettes. Pratiquer les enfants à saluer la marionnette, à entrer en contact avec elle.

Lorsqu’il faut partager 

J’accepte de partager

Le partage en bas âge est très difficile. Les enfants sont égocentriques et ne veulent en aucun cas partager leurs jouets et même l’attention de l’éducatrice avec les autres. Ceci fait partie d’un processus d’apprentissage à long terme et beaucoup de conflits éclatent suite à des problèmes de partage.

  • Accompagner les enfants. Quand un enfant veut avoir un objet avec lequel un autre enfant joue, vous approcher des deux enfants et montrer l’exemple en demandant l’objet.
  • Faire divers jeux coopératifs où les enfants devront partager (bricolages collectifs, jeux de ballon avec un ou deux ballons, jeux avec des voitures en groupe, etc.)
  • Inclure le partage dans les consignes de groupe à respecter.
  • Vous pouvez utiliser une minuterie qui indiquera quand un enfant doit prêter son jouet à un autre qui le désire également.
  • Participer avec les enfants. Il est beaucoup plus facile de gérer les comportements et les demandes quand vous êtes dans l’action.
  • Féliciter les enfants. Leur démontrer les avantages du partage.

Lorsque j’ai besoin d’aide

Je demande de l’aide

  • Donner le modèle. Demander clairement aux enfants s’ils veulent vous aider.
  • Féliciter les enfants à chaque fois qu’ils demandent de l’aide.
  • Lorsque vous voyez qu’un enfant s’impatiente, se fâche ou laisse tomber une tâche parce qu’il éprouve de la difficulté, lui dire que vous voyez qu’il a besoin d’aide. Donner le modèle verbal sur la façon de demander de l’aide.
  • Faire des mises en situation. Nommer des situations : Tu essaies d’attacher ton manteau et tu n’es pas capable, Tu n’arrives pas à trouver le dessin de ton choix, etc.
  • Qui peut m’aider? Identifier avec les enfants les personnes qui peuvent les aider à accomplir une tâche (un ami, papa, maman, une éducatrice, etc.) Demander aux enfants de dessiner toutes les personnes sur qui ils peuvent compter. Écrire le nom de chaque personne sous les dessins.

Lorsque ce n’est pas mon tour de parole ou de jouer

J’attends mon tour

  • Augmenter progressivement le temps d’attente, lorsque vous faites un jeu à tour de rôle par exemple.
  • Favoriser le tour de parole pendant la causerie. C’est le moment idéal pour le mettre en pratique.
  • Fabriquer un bâton de parole. Coller sur une baguette une image de bouche. L’enfant qui a le bâton dans ses mains peut parler. Il le donne à un autre ami lorsque c’est le tour d’un autre enfant.
  • La roulette du tour de rôle. Coller en cercle sur un carton toutes les photos des enfants. Placer une flèche en carton au centre et la fixer avec une attache parisienne. Tourner la flèche. Ce sera le tour de l’enfant sur lequel la flèche s’arrêtera.
  • Utiliser une minuterie. Une fois le signal retenti, c’est le tour d’un autre enfant.
  • Instaurer des périodes de silence. Arrêter de parler pendant quelques minutes pour vous pratiquer à écouter les autres.
  • Surtout, féliciter les enfants de tous leurs petits efforts.

Lorsque je vis un conflit avec un autre :

Je gère mes conflits adéquatement

  • En bas âge, gérer les conflits seul est très difficile. Identifier avec les enfants les personnes vers qui ils peuvent se tourner quand un conflit survient avec un copain. Vous pouvez les dessiner.

Voici les étapes de la résolution de conflits dépendamment de leur âge :

3 ans et moins :

  1. L’adulte s’approche rapidement et calmement pour signifier un désaccord et arrêter les gestes agressifs.
  2. Reconnaitre et nommer les sentiments des enfants impliqués dans le conflit.
  3. Obtenir de l’information par rapport au conflit survenu.
  4. Reformuler le problème avec les enfants.
  5. Identifier avec les enfants toutes les solutions possibles.
  6. Mettre en application la solution.
  7. Féliciter les enfants pour leur implication dans la gestion du conflit.

Enfants de 3 ans et plus :

  1. Stop! Je m’arrête! Je m’éloigne.
  2. Je me calme avec un moyen quelconque.
  3. Énumérer toutes les solutions possibles.
  4. Anticiper les conséquences de chaque solution.
  5. Choisir une solution.
  6. Mettre en application une solution.
  7. Évaluer les résultats.

(Dans le club educatout, l’arc-en-ciel de la résolution de conflits peut faciliter l’application de ces étapes.)

  • Faire des mises en situation avec les enfants. Utiliser des marionnettes et énumérer des conflits déjà vécus dans le groupe. Mettre en pratique chacune des étapes de la résolution de conflits et faire comme si vous aviez à gérer un de ces conflits avec les enfants.

J’apprends à découvrir qui je suis à travers mes relations affectives

L’expression de mes sentiments (joie, tristesse, colère, etc.)

J’exprime mes émotions verbalement

  • Aider les enfants à reconnaitre leurs émotions. Imiter les émotions, montrer des photos d’enfants qui vivent des émotions. Les nommer.
  • Préparer des affiches et des tableaux qui peuvent aider les enfants à nommer et reconnaitre leurs émotions.
  • Gérer les comportements causés par diverses émotions telles que la joie, la colère et la tristesse qui peuvent provoquer de l’excitation, des crises et des gestes agressifs. Gérer chacun de ces comportements de façon individuelle (isoler l’enfant, faire un retrait, réconforter, etc.)
  • Aménager un endroit, un coin retiré dans le local pour permettre aux enfants de se calmer adéquatement lorsqu’il y a un débordement d’émotions.

Face à une situation frustrante

J’exprime mes frustrations

  • Créer avec les enfants un tableau des émotions. Présenter, à l’aide d’images, divers moyens que les enfants peuvent utiliser pour se calmer (se retirer dans un coin, lire, pâte à modeler, se coucher, etc.) Quand un enfant vit une émotion, lui demander d’aller choisir un moyen sur le tableau et de l’appliquer.
  • Vous assoir avec l’enfant une fois qu’il est calme et revenir avec lui sur la situation. Regarder avec lui les moyens à privilégier la prochaine fois.
  • Faire de la gestion de comportements. Si un enfant se fâche et est en crise ou présente des gestes agressifs, lui demander de se retirer pour aller se calmer. Revenir avec lui sur la situation.
  • Mimer l’émotion de la colère. Je me fâche, je souris, etc.
  • Identifier avec les enfants ce qui les met en colère. Nommer avec eux des situations, des moments. 

Face à un échec

J’accepte mes difficultés et essaie de nouveau

  • Féliciter les enfants pour leurs efforts et non pour les réussites.
  • Aider les enfants à surmonter leurs difficultés. Lorsqu’ils vivent une difficulté quelconque, vous approcher, en discuter et trouver ensemble des solutions qu’ils pourront appliquer.
  • Avoir pour chaque enfant des exigences qui correspondent à ses capacités. Ne pas trop en demander aux enfants pour éviter les échecs à répétition.
  • Apprendre aux enfants à respirer profondément pour les aider à se calmer.

Face à un succès

J’exprime ma fierté

  • Féliciter les enfants pour leurs réussites lorsqu’ils en vivent. Parler également des efforts qu’ils ont fournis pour y arriver.
  • Dans le cahier de communication, par exemple, informer les parents des réussites vécues par l’enfant durant la journée.
  • Donner à chaque enfant un défi personnel (s’habiller seul, ramasser ses jouets, etc.) selon certaines difficultés observées. Créer un tableau et y inscrire tous les défis. Y  apposer un autocollant ou offrir un certificat pour chaque défi relevé.
  • Créer pour chaque enfant un cahier des réussites. Y inscrire ou y coller toutes les réalisations ou les bons comportements. Le remettre aux parents lorsque leur enfant change de groupe. Prendre le temps de regarder les cahiers avec les enfants régulièrement. Parler avec eux au sujet de ce qu’ils font bien.

Lorsqu’il y a un défi à relever

Je persiste dans les difficultés

  • Apprendre aux enfants diverses techniques de relaxation : respirer profondément, se coucher sur le dos, fermer les yeux, etc. Les inciter à utiliser une de ces techniques lorsque vous observez de la colère chez les enfants.
  • Encourager les enfants tout au long de leurs tâches. Utiliser des encouragements de groupe. Demander aux autres enfants de taper des mains pour encourager un enfant qui termine une tâche.
  • Rester près de l’enfant et l’accompagner pour l’aider à persévérer.

J’apprends à devenir autonome

Je prends des initiatives

  • Préparer avec les enfants des défis personnels. L’enfant qui est toujours en retard pourrait avoir comme défi de se dépêcher pour terminer une tâche.
  • Utiliser la minuterie. Donner aux enfants un certain laps de temps pour finaliser une tâche telle que s’habiller, terminer leur repas, etc. Les enfants qui terminent avant le signal sonore ont droit à un privilège.
  • Pour les enfants qui oublient les étapes d’une tâche, pour qui on doit constamment rappeler et décortiquer la routine pour une tâche X (brosser les dents, laver les mains, s’habiller, etc.), utiliser des images pour indiquer aux enfants l’ordre de réalisation de la tâche en question.
  • Féliciter et encourager autant que nécessaire… et même plus!

Je deviens propre

  • Observer les signes qui laissent croire que l’enfant est prêt : il peut marcher jusqu'à la toilette seul, il peut rester sec pendant plusieurs heures, il mentionne quand sa couche est mouillée, il est capable de suivre des directives simples, il veut s’assoir sur la toilette, il veut enlever sa couche et mettre des bobettes, il baisse son pantalon seul, il essaie d’imiter les adultes, etc.
  • Privilégier des vêtements amples qui sont faciles à attacher et à enlever pour les enfants.
  • Inclure dans la routine de la journée des moments X pour aller aux toilettes. Insérer des images claires dans la routine visuelle.
  • Donner un renforcement positif pour les efforts. Chaque enfant peut avoir son tableau avec des autocollants dans la salle de bain. Chaque fois qu’ils vont aux toilettes, les enfants collent un autocollant sur leur tableau.
  • Faire un suivi avec les parents. Les informer du nombre de fois où leur enfant est allé aux toilettes et le nombre d’accidents survenus dans la journée.
  • Ne pas insister sur les accidents et ce, autant devant les parents que les enfants. Miser sur les efforts seulement.

Je m’habille seul

  • Imager a l’aide de pictogrammes ou d’images découpées dans un catalogue la séquence d’habillement.
  • Remettre tous les vêtements à chaque enfant. Les accompagner et leur dire par quel morceau commencer. Ensuite, passer à une autre étape.
  • Préparer un bac de jouets de transition pour occuper les enfants qui terminent les premiers. Les enfants qui prennent du retard vivront la conséquence logique de leur comportement, c’est-a-dire qu’ils n’auront pas le temps de jouer avec le contenu du bac de jouets.
  • Si un enfant demande de l’aide, aller l’aider. Par contre, le faire participer activement en lui donnant des consignes claires : Enfile ton bras dans la manche de ton manteau, ensuite… 
  • Avoir du plaisir! L’habillement peut occuper plusieurs minutes de votre temps dans une journée. Privilégier le plaisir pour rendre ce moment agréable.
  • Réserver pour chaque enfant un coin où il pourra ranger ses vêtements une fois qu’il les aura enlevés.

Maude Dubé

Éducatrice spécialisée

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